« Il faut se réunir autour de projets ambitieux et qui se voient, pour nous permettre de fédérer et créer un territoire numérique de confiance européen ! », Jean-Noël de Galzain, Pilote du projet.
« Les objets connectés vont devenir omniprésents dans nos environnements professionnels, personnels et sociaux : formidable opportunité, ils sont également porteurs de nouvelles vulnérabilités. C’est ce défi que la filière s’engage à relever, sur la base d’un dialogue public-privé rénové, misant sur l’agilité des acteurs industriels, un écosystème scientifique exceptionnel, et l’engagement des autorités aux niveaux local, national et européen », Yves Lagoude, Pilote du projet.
Enjeux
Pour garantir l’autonomie de la France et de l’Union européenne dans le numérique, il est nécessaire de soutenir une industrie nationale de taille mondiale capable de rentabiliser ses investissements par des ventes à l’export.
Le contexte actuel est propice à l’émergence d’une filière forte de la cybersécurité. En effet, celle-ci est portée par la transformation numérique des entreprises et de la société, l’internet des objets et la 5G. En outre, le cadre réglementaire très évolutif (directive NIS, RGPD, Cyber Act européen, etc.) est susceptible de faire émerger de nouveaux besoins auxquels l’industrie doit se préparer.
D’autant plus que le potentiel économique est réel, les produits et services de cybersécurité représentent 6,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2018, près de 35 000 emplois, et une croissance annuelle de l’ordre de 12%.2 Le pays dispose d’atouts considérables : un écosystème performant (quelques grands groupes ainsi que plusieurs centaines de PME à fort potentiel), et des positions d’excellence dans certains domaines (intelligence artificielle, cryptographie, etc.). Ces solides bases sont autant de leviers de développement économique et de création d’emplois, sur lesquels capitaliser afin de faire du pays un champion de la cybersécurité.
Cependant, l’offre demeure très fragmentée (63% des entreprises de la confiance numérique font moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires) et fortement exposée à la concurrence mondiale dont les acteurs dominants sont concentrés dans quelques pays (Etats-Unis, Israël). Pour espérer voir émerger des offres compétitives, il est nécessaire de les mettre en cohérence. De plus, la France et l’Europe doivent augmenter significativement leurs capacités d’investissement, qui demeurent faibles comparées aux efforts des pays étrangers en la matière.
Objectifs
Ce projet structurant consiste à :
- fédérer les acteurs de la cybersécurité (industriels de toute taille, Etat, utilisateurs) afin de hisser l’offre française au rang de référence internationale ;
- sauvegarder l’autonomie de la France dans le numérique et garantir des retombées économiques positives en termes de balance commerciale et d’emploi ;
- jouer un rôle de moteur à l’échelle européenne et développer des offres respectueuses des libertés individuelles et de la protection des données personnelles ;
- soutenir la mise en place du futur « campus cyber », dont la préfiguration a été confiée par le Premier ministre à Michel Van Den Berghe et qui sera porté par les acteurs industriels et fédérera l’écosystème français de cybersécurité.
Points clés et principaux engagements de l’État et de la filière
L’industrie s’engage à :
- mettre en place un Forum État-Industries-Utilisateurs fédérant et pilotant la filière ;
- installer deux centres de soutien mutualisés à l’export en « follow the sun » ;
- renforcer, structurer et promouvoir le label France Cybersecurity ;
- proposer des actions du contrat de filière pouvant être mises en oeuvre au sein du campus cyber ;
- une participation capitalistique au fonds d’investissement pour des scale ups à vocation européenne et mondiale.
L’Etat s’engage en retour à :
– mettre en place les conditions permettant de développer des formations courtes en cybersécurité ;
– soutenir le Forum État-Industrie-Utilisateurs et porter les positions coordonnées au sein du Forum auprès des institutions européennes et des organisations internationales ;
– soutenir le label France Cybersecurity ;
– assurer une étroite coordination entre le projet de campus cyber et le CSF ;
– soutenir le développement d’un salon de taille mondiale ;
– inciter à un renforcement des dispositifs de financement de la cybersécurité.
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